Dans une cacophonie de cliquetis métalliques, les tuyaux rejettent leurs vapeurs et ces dernières se mêlent à la brume, ou bien, aux nuages. Mille milliers de ramifications parcourent la cité gargantuesque à la manière de racines monstrueuses. Nombreux sont les quartiers, sont les étages de ce lieu qui s’étend autant en superficie qu’en hauteur, en profondeur. Pendant ce temps, le cœur, lui, continue de battre. Machinerie grouillante, branlante, l’Imprimerie ne cesse jamais son labeur, entretenue par les automates, plus vieux que les plus anciens des habitants. Vomissant les pages, celles-ci s’enchainent, s’écrasent, s’entassent pour rejoindre la Grande Bibliothèque ou, pour les moins chanceuses, les Archives. Alors, pendant que le papier s’encre, les cuves se remplissent. Progressivement. Un liquide d’un bleu luminescent qui ne laisse rien entrevoir au travers de la vitre. Puis, quand l’Imprimerie termine son livre, le grand réceptacle se vide pour finalement s’ouvrir dans un grincement fumant.
Ainsi naissent les citoyens de Narrare.
Ainsi prennent vie les personnages de ces romans illustres.